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L’obsession du résultat

  • Photo du rédacteur: Thierry Ferrari
    Thierry Ferrari
  • il y a 11 minutes
  • 3 min de lecture

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Tu peux rater ta performance… simplement parce que tu veux performer.


On parle toujours de volonté, d’ambition, de “viser haut”. Mais on oublie de parler de leur côté sombre : l’obsession du résultat.


Celle qui te fait confondre progresser et prouver.

Celle qui te pousse à regarder le fruit avant de cultiver l’arbre.

Celle qui veut le 10 avant de comprendre comment se construit un 8.


À l’entraînement, je suis méthodique. Je ne regarde pas l’écran. Je me concentre sur le tir, pas sur la note.


Mais en match amical, un jour, j’ai voulu faire “un bon score”.

Pas un bon tir, un bon score.

Je me suis mis à regarder après chaque plomb.

Pas pour analyser ma mécanique. Mais pour me rassurer.


Et là, mon cerveau a changé de mission. Il n’a plus cherché la précision. Il a cherché la sécurité. Il a tiré pour ne pas faire pire. Pas pour faire mieux.


C’est ça, le piège.

Tu veux gagner avant d’apprendre à jouer.

Tu veux récolter avant de semer.

Tu veux l’émotion du résultat avant le travail du geste.

Tu veux le shoot de dopamine du 10… avant la discipline du tir.


Et tu ne vois pas ce qui se passe dans ton cerveau à ce moment-là :

  • tu perds le focus,

  • tu accélères ton rythme,

  • tu respires moins,

  • tu engages tes muscles parasites,

  • tu passes en mode survie.

Tu veux briller, donc tu arrêtes de construire.


Le cerveau c’est un ingénieur. Il tient ce qu’on lui demande de tenir.


Si tu lui demandes : “Fais-moi un 10”, il cherche un score. Donc il se met en vigilance, en tension, en contrôle.

Mais si tu lui demandes : “Refais-moi le même geste”, il cherche la répétition. Donc il se met en apprentissage, en stabilité, en progression.


La performance n’est pas une ambition. C’est une conséquence. Rappelle-toi de ça !


En sport de précision, les études le montrent clairement :

Les travaux de Baumeister ont clairement montré que plus on cherche à performer sous pression, plus la performance se dégrade. Le cerveau se met en contrôle, la fluidité disparaît. Et d’autres recherches, comme celles de Gabrielle Wulf, confirment qu’on tire mieux quand on se concentre sur le mouvement qui produit le résultat, plutôt que sur le résultat lui-même.


En clair : vouloir gagner diminue tes chances de gagner.


Ce qui crée la performance, c’est pas le désir de résultat. C’est la fidélité au processus.

Et ce processus doit être simple, répétable, constant.

Depuis ce match amical, j’ai une règle : je tire casquette baissée. Je ne regarde l’écran que tous les 5 à 10 plombs. Pas pour ignorer le score. Pour respecter le geste.

Ma casquette n’est pas un accessoire. C’est un garde-fou neurologique. Un rappel physique qui dit : Un tir se construit. Il ne s'évalue qu’après.


Dans mon métier de préparateur mental, c’est pareil : Je ne demande pas aux gens de “réussir”. Je les entraîne à répéter le mouvement juste, encore et encore.

Parce que c’est ça, la vraie victoire : faire ce qui produit la victoire.


Tu veux performer dans ta vie ? Ne poursuis pas le résultat. Respecte ce qui le construit.

Tu veux plus de points ? Travaille le geste.

Tu veux plus de reconnaissance ? Travaille ta valeur.

Tu veux plus de confiance ? Travaille la continuité.

Parce que le jour où tu arrêtes de vouloir briller…tu commences enfin à illuminer.

T’imagines ?


Commence petit.

Construis.

Répète.

Respecte.


Le résultat n’est jamais un objectif. C’est une conséquence de ta maîtrise.


C’est la répétition qui crée le succès



À samedi prochain.

Thierry.


(Et si tu veux comprendre comment le cerveau sabote la performance, et comment lui faire produire ta meilleure version : Un mental à toute épreuve, publié chez Gereso, t’explique le mécanisme. Sans miracle. Avec action.)

 

 

 

 
 
 

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 2024 par Thierry Ferrari Performance

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