Pourquoi le “No pain, no gain” est une arnaque mentale.
- Thierry Ferrari
- 22 nov.
- 4 min de lecture
No pain, no brain.
Tu l’as déjà entendu.Tu l’as peut-être même déjà répété.
“Il faut souffrir pour progresser.”“Pas de douleur, pas de résultat.”
Vraiment ?
On peut arrêter deux minutes la bêtise héroïque et regarder ce qui se passe vraiment dans une tête humaine ?
Parce que la vérité scientifique, psychologique et humaine, c’est exactement l’inverse :
👉 La souffrance n’est pas un moteur. Elle est un frein neuronal. Et si tu doutes encore, regarde autour de toi :
Les gens qui abandonnent ne sont pas ceux qui manquent de volonté. Ce sont ceux qu’on a persuadés que seul le difficile avait de la valeur. Et qui finissent épuisés, dégoûtés, et persuadés qu’ils n’étaient “pas faits pour ça”. Le cerveau ne fonctionne pas à la douleur. Il fonctionne à la récompense.
En neuroscience, c’est limpide :
La douleur → active les circuits d’évitement (cortisol, stress, repli).
La récompense → active motivation, orientation, persévérance (dopamine, ocytocine, sérotonine selon les contextes).
Dit autrement : Tu ne tiens dans la durée que si ton cerveau a une bonne raison d’y retourner.
Et c’est là où il faut distinguer quelque chose de fondamental, qu’on oublie trop souvent :
💯 Le goût à l’effort. Pas la souffrance. Pas le sacrifice. Le goût à l’effort, c’est le plaisir de sentir que tu progresses, sans confondre avec “aimer aller chercher le pain”.(je ne parle pas d'aller à la boulangerie).
C’est choisir l’effort qui construit, pas endurer la douleur qui détruit.
Et ça change tout dans le cerveau : le goût de l’effort active la récompense, donc la motivation. La souffrance active l’évitement, donc l’abandon.
Tu suis ?
C’est pour ça que je ne crois pas au “no pain, no gain”.
Mais je crois profondément en autre chose :
La lucidité, l’engagement et la progression intelligente. Et là, laisse-moi t’emmener sur mon terrain.
Le tir sportif et le mental : la preuve vivante que la douleur ne sert à rien
Depuis janvier, je suis dans une discipline où tout est subtil :
la précision,
la respiration,
la régularité
l’émotion maîtrisée au millimètre.
Si je venais à chaque séance avec l’idée de devoir “souffrir”… Je serais déjà parti.
En tir sportif, la douleur n’a aucun rôle.
La crispation détruit le geste.
L’effort forcé sabote la mémoire motrice.
La tension bloque la fluidité.
On avance grâce à quoi ?
Des micro-progrès. Des objectifs adaptés. De la répétition juste. Et la sensation positive d’un tir bien aligné.
Le vrai gain n’est pas né de la douleur. Il est né de la maîtrise.
C'est identique lorsque j’écris un livre, ce n’est pas la souffrance qui m’a fait tenir deux ans.
Ceux qui pensent que “l’écriture, c’est douloureux”, n’ont jamais écrit sérieusement.Ce qui m’a fait tenir deux ans à écrire comme "Un mental à toute épreuve", c’est : la vision (je savais ce que je voulais transmettre), l’intention (être utile, être juste, être vrai), l’attention (ma discipline quotidienne), l’action (écrire, structurer, reformuler… chaque matin), la réalisation (ce livre qui prend forme), et le résultat (à toi de le découvrir en 2025).
Tu sais ce qu’il n’y avait pas ?
La souffrance. Il y avait du travail, oui. De l’effort, bien sûr.Mais pas l’idée toxique que “si ça ne fait pas mal, ça ne vaut rien”.
Je te partage mes 3 switches du cerveau qui remplacent 100 fois mieux le “No pain, no gain”
1 — Le sens
Quand tu sais pourquoi tu fais les choses, ton cerveau active le circuit du plaisir anticipé.Tu deviens plus endurant, plus clair, plus constant.
2 — L’ajustement
La performance, ce n’est pas “forcer”. C’est ajuster en permanence pour rester dans ta zone de progression. Jamais trop bas, jamais trop haut.
3 — La fierté immédiate
Pas la perfection, existe t'elle vraiment (tiens je pourrais en faire un article si ça t'interresse). La fierté immédiate du geste juste, du mot juste, de la décision juste. C’est elle qui recharge les batteries. C’est elle qui donne envie de recommencer.
Dans la durée, c’est la douceur exigeante qui gagne. Pas la souffrance héroïque.
Alors pourquoi on nous vend encore le “No pain, no gain” ?
Parce que c’est simple.
Parce que ça sonne fort.
Parce que ça flatte l’ego.
Parce que ça évite de penser.
Mais moi, ce qui m’intéresse, ce n’est pas la phrase qui claque. C’est la performance qui dure. Celle qui transforme. Celle que tu peux maintenir sans t’écrouler.
Et si tu veux savoir ce qu’il y a de plus dangereux dans le “No pain, no gain”, c’est ça :
Il t’apprend à associer l’objectif à la souffrance. Et ton cerveau évite ce qui fait mal.
Donc tu évites ton propre objectif. C’est le piège parfait.
La performance durable ne naît jamais de la douleur. Elle naît du sens, de la répétition, du plaisir et de l’exigence.
Et si tu veux mon avis…Tu n’as pas besoin de souffrir pour devenir meilleur.
Tu as besoin de devenir lucide.
Sache que ton cerveau veut te garder en vie. Moi, je veux que tu vives vraiment.
🧠 Thierry Ferrari, Préparateur mental & déclencheur de mouvement
Auteur de Un mental à toute épreuve (Gereso, 2025)
N'oublie pas que mes articles sont 💯% humain (IH), par contre la photo je l'ai généré avec IA 😉










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